Comment gérer ses versements sur son PER ?
FINANCIER | 4 min. de lecture
Impulsé par la loi PACTE, le PER (Plan d’Épargne Retraite) a été mis en place le 1er octobre 2019. Il se décline en 3 formes, à savoir le PER individuel, le PER d’entreprise collectif et le PER d’entreprise obligatoire.
Produit d’épargne accessible à n’importe quel âge, le PER permet de se préparer un capital retraite tout en bénéficiant d’avantages fiscaux. Le PER donne effectivement la possibilité d’économiser pendant sa vie active afin de profiter d’un complément de retraite, et de s’assurer un capital ou une rente. Comment gérer ses versements, et à quelle fréquence faut-il les réaliser ? Explications.
PER : QUELLE GESTION CHOISIR ?
Il existe 2 modes de gestion différents pour les contrats PER. Le souscripteur a le choix entre :
La gestion pilotée
La gestion pilotée est le mode le plus utilisé. Il laisse libre cours à la société de gestion, afin que celle-ci constitue progressivement un capital, et, au fur et à mesure que le détenteur du PER s’avance vers l'âge de la retraite. En effet, plus le départ à la retraite est loin, plus la part risquée de son portefeuille PER se veut importante. À l’inverse, plus le départ à la retraite se rapproche, et plus la part du portefeuille d’actifs moins risquée sera conséquente.
La gestion libre
La gestion libre d’un PER s’adresse à des investisseurs aguerris. Ici, l’adhérent choisit seul aussi bien ses supports d’investissement que la répartition entre chacun eux. Il ventile son épargne comme il le souhaite, entre le fonds en euros et les supports en unités de compte. Lorsque le souscripteur d’un PER adopte la gestion libre, il sélectionne librement son profil d’investisseur et définit lui-même ses objectifs.
COMMENT ALIMENTER SON PER
Si les Français s’orientent très facilement vers un contrat d’assurance-vie, c’est parce que les dispositifs qui permettent de se constituer une retraite semblent rigides. Ce n’est pourtant pas le cas pour le PER qui a revêtu un vent de jeunesse depuis qu'il remplace les contrats Madelin, PERP, PERCO et PERE. Il est possible de verser sur son PER le montant voulu. On note, par ailleurs, qu’il existe ce que l’on nomme une "mutualisation des plafonds entre conjoints". Cela signifie que si votre conjoint (marié ou pacsé) n’utilise pas tout son quota sur son PER, alors vous pouvez en bénéficier avec son accord.
On relève différentes façons d’alimenter son PER, parmi lesquelles :
Les versements volontaires déductibles sur un PER
L’ensemble des versements déductibles sur un PER correspond aux versements que l’épargnant effectue à titre individuel sur son contrat PER. A chaque versement, il lui est possible de demander que les versements volontaires tombent en déduction de son revenu imposable. Il peut également choisir de ne pas les déduire. Les versements sur un PER viendront effectivement diminuer le revenu imposable d’un foyer, mais toujours dans la limite d’un plafond que l’on nomme "le disponible fiscal". Ce dernier dépend de plusieurs situations, à savoir des revenus d’activité professionnelle du souscripteur du PER ainsi que de son statut (soit salarié, fonctionnaire, ou soit profession libérale).
1. Le souscripteur du PER est salarié ou fonctionnaire
Le disponible fiscal est ici égal au plus élevé des 2 plafonds, c’est-à-dire :
Soit 10 % de ses revenus d’activité professionnelle de l’année précédente (Nets de cotisations sociales), dans la limite de 8 PASS (Plafond Annuel de la Sécurité Sociale) de l’année N-1, ce qui correspond à un montant de 32 909€ de déduction maximale pour les versements accomplis en 2023.
Soit 10% du PASS de l’année N-1, soit 4 114€ de déduction maximale pour des versements effectués en 2023.
Il convient d’être vigilant quant au chiffre PASS utilisé puisque la référence pour les versements de l’année en cours correspond au PASS de l’année précédente (N-1). Pour les versements exécutés en 2023, le PASS pris en compte est celui de 2022, 41 136€.
2. Le détenteur du PER est un TNS (Travailleur Non Salarié)
Les versements sont ici déductibles dans la limite du plus élevé des 2 montants :
Soit 10% des bénéfices imposables, avec une limite de 8 PASS, ce qui correspond au maximum à un montant de 329 088€ pour 2022, auquel s’ajoutent 15% des bénéfices imposables alors compris entre 1 et 8 PASS.
Soit 10% du PASS de l’année N-1.
Les versements d’épargne salariale sur un PER
L'épargne salariale correspond à une épargne collective mise en place par certaines entreprises. Ces dernières versent alors à chaque salarié une prime liée à la performance de leur entreprise (ce qui s’apparente à un intéressement) ou bien une quote-part des bénéfices (ce qui représente une participation). Les sommes attribuées au titre d’intéressement ou de participation peuvent être payées directement au salarié ou être déposées sur son PER.
Les versements obligatoires sur un PER
Comme son nom l’indique, les versements sont ici obligatoires sur un PER, de la part de l’employeur, mais parfois aussi de l’employé.
DÉBLOCAGE ANTICIPÉ D'UN PER
Si le PER est considéré comme un "placement tunnel", la loi a néanmoins prévu certaines circonstances pour lesquelles le déblocage d’un PER peut avoir lieu. On souligne ici :
- Le décès du conjoint (qu’il soit marié ou pacsé),
- L’invalidité du porteur du PER,â¯mais seulement en casâ¯d’invalidité de catégorie 2 ou 3,
- La mise enâ¯surendettement du titulaireâ¯du PER,
- L’expiration des droits au chômageâ¯du souscripteur du PER,
- La cessation d’une activité non salariée exercée par le propriétaire du PER (liquidation judiciaire),
- L’achat d’une résidence principale. En effet, c’est la dernière nouveauté du PER, les sommes issues de versements volontaires pourront être débloquées de façon anticipée, mais uniquement s’ils s’adressent à financer l’acquisition d’une résidence principale.