Faut-il garder vos vieux contrats d’assurance-vie ? Voici nos conseils

FINANCIER | 3 min. de lecture

Les contrats d’assurance-vie souscrits dans les années 1980 ou 1990 continuent de séduire de nombreux épargnants… principalement grâce à leur fiscalité historiquement avantageuse. Mais dans les faits, ces anciens contrats affichent souvent des rendements en déclin, une offre financière limitée, et sont souvent fermés à la souscription. Alors, faut-il les garder à tout prix ou envisager un rachat partiel ou total pour réorienter son épargne vers un support plus performant ? On vous aide à y voir plus clair.

 

Pourquoi ces anciens contrats sont-ils encore conservés ?

Il n’est pas rare de croiser des personnes ayant ouvert un contrat d’assurance-vie il y a 30 ou 40 ans, parfois même oublié dans un vieux tiroir. Si ces supports ont longtemps été les piliers de l’épargne à long terme, leur pertinence actuelle est questionnée.

Ces contrats sont souvent fermés à la commercialisation, mais restent actifs tant qu’ils ne sont pas clôturés. En 2023, on comptait encore 18 millions de vieux contrats actifs, soit bien plus que les contrats récents proposés aujourd’hui. Pour les assurés, la fiscalité ultra-favorable, tant en cas de rachat que de transmission, justifie en grande partie leur conservation.

 

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Le rendement du fonds en euros : souvent décevant

Pendant longtemps, ces contrats proposaient des rendements très intéressants, parfois supérieurs à 4 %. Mais depuis plusieurs années, les performances des fonds en euros se sont érodées.

Aujourd’hui, la moyenne du rendement des anciens contrats est inférieure à celle des contrats récents. En 2023, ils affichaient environ 2,44 %, contre 2,80 % pour les contrats plus récents. Une différence qui peut sembler minime, mais qui pèse lourd sur le long terme, surtout dans un contexte de reprise des taux d’intérêt.

Autre point à noter : les frais de gestion plus élevés et la politique de redistribution variable des assureurs contribuent à cette baisse de rendement. Certains contrats reversent seulement 85 % du rendement du fonds, contre 95 à 100 % pour d’autres.

 

Une offre financière souvent figée

Les vieux contrats étaient très majoritairement monosupports, donc 100 % investis en fonds en euros. Les unités de compte (UC), plus dynamiques mais aussi plus risquées, n’ont été intégrées que dans les contrats multisupports plus récents.

En 2023, les contrats ouverts ont collecté 43 % en UC, alors que les anciens contrats n’en captaient que 21 %. Résultat : moins de diversificationmoins de potentiel de performance, et moins de souplesse dans la gestion de l’épargne.

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Une fiscalité toujours imbattable

C’est le principal argument en faveur de leur conservation. La fiscalité applicable dépend :

De la date d’ouverture du contrat

  • Avant le 13 octobre 1998 : les bénéficiaires sont totalement exonérés de droits de succession, quel que soit le montant transmis.

  • Avant le 27 septembre 1991 : les primes versées avant les 70 ans du souscripteur bénéficient aussi d’une exonération jusqu’à 152 500 €.

  • Entre 1991 et 1998 : la fiscalité est encore avantageuse, avec des abattements importants.

Du moment du retrait (rachat partiel ou total)

  • Pour les contrats ouverts avant 1998, les intérêts ne sont pas soumis à l’impôt sur le revenu, seulement aux prélèvements sociaux (17,2 %).

  • Pour les autres, l’imposition reste favorable après 8 ans de détention, grâce à un abattement annuel sur les gains (4 600 € pour une personne seule, 9 200 € pour un couple).

Ces avantages font des anciens contrats un outil de transmission patrimoniale redoutable, surtout dans les familles avec plusieurs bénéficiaires.

 

Alors, faut-il les garder ou pas ?

Tout dépend de votre profil, de vos objectifs, et surtout… de la qualité du contrat.

À conserver si :

  • Le contrat propose encore un rendement supérieur à 2 %

  • Les frais de gestion sont raisonnables

  • La fiscalité est particulièrement avantageuse (ancienneté, date des versements, âge du souscripteur)

  • Il s'agit d’un outil que vous envisagez pour transmettre un capital

À envisager pour rachat si :

  • Le contrat n’est plus suivi, ni alimenté

  • Le rendement est inférieur à 2 % depuis plusieurs années

  • Les frais sont élevés, et aucune UC n’est accessible

  • Vous avez d’autres projets (immobilier, retraite, transmission) ou souhaitez investir dans un contrat plus moderne et diversifié

 

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Bon à savoir : l’option du transfert fiscalement neutre

Si vous souhaitez bénéficier d’un contrat plus performant sans perdre l’ancienneté fiscale, certaines compagnies d’assurance permettent un transfert vers un contrat plus récent, tout en conservant la date d’ouverture initiale. Une solution intéressante pour allier performance et avantages fiscaux.

 

En résumé

Les anciens contrats d’assurance-vie ne sont pas tous à jeter… mais pas tous à garder non plus. La fiscalité reste imbattable, mais les rendements et l’offre de gestion peuvent être très pénalisants. Un bilan s’impose pour chaque situation, de préférence avec un conseiller indépendant ou un expert patrimonial.

Moralité : ne vous laissez pas endormir par la fiscalité. Analysez les performances réelles, les frais, les possibilités d’arbitrage, et votre stratégie patrimoniale globale avant de trancher.

 

Article publié le 24 Mars 2025

Guillaume GICQUEL Consultant en gestion privée - Partenaire indépendant 1 article rédigé

Ma recommandation : Télécharger le guide assurance-vie

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