La gestion de patrimoine à l'ère du numérique

PATRIMOINE | 4 min. de lecture

 

À mesure que nous abordons cette transition dans l’ère digitale, il est clair que la gestion de patrimoine fait partie des nombreux secteurs fortement chamboulés par cette évolution. Le passage au digital, inévitable, demeure nécessaire. De la hausse dans les perspectives de croissance à la réduction des coûts de production, il y a de nombreux bénéfices qui s’y rattachent.

Un constat de la situation démontre que  le domaine de la gestion patrimoine commence effectivement à emboîter le pas d’autres secteurs financiers. Les professionnels de la finance comme les CGP placent désormais le digital au coeur de leurs stratégies. Il s’agit maintenant de voir comment ils comptent l’utiliser pour améliorer leurs services.

 

L’impact des nouvelles technologies sur la gestion de patrimoine

En 2020, le cabinet Cisco, en collaboration avec Roubini Thoughtlab, a conduit une étude portant sur l’évolution de la gestion de patrimoine de manière globale. Le rapport met notamment en avant 4 facteurs clés que les CGP devront prendre en compte.

Il était premièrement établi que la création de richesse atteindrait de nouveaux sommets dans un futur proche. Vers 2021, on annonçait un patrimoine des ménages avoisinant les 89 milliards de dollars dans les 25 principaux marchés. On anticipait alors une contribution de plus de 50 milliards de dollars en termes d’investissements, que les professionnels du domaine auraient à gérer. 

Le rapport montre également que l’investissement devient de plus en plus accessible. Toute personne détenant un compte bancaire peut désormais investir. L’accès aux conseils en gestion de patrimoine est de moins en moins restrictif. Il devient même quasi-permanent si on considère la disponibilité des robots-conseillers virtuellement gratuits. La commodité et la disponibilité de ces technologies à bas prix séduisent particulièrement cette nouvelle génération d’investisseurs que l’on appelle les "Millenials".

À mesure que les technologies aident les particuliers à débloquer de nouvelles formes de richesses et de nouvelles opportunités d’investissements, il est tout aussi vrai qu’elles rehaussent leur niveau d'exigence. Les professionnels de la gestion de patrimoine se doivent aujourd’hui d’offrir une plus grande variété dans leurs propositions. Ces solutions doivent être en outre plus adaptées aux profils des clients. La protection des données personnelles est aussi un thème de plus en plus abordé.

L’avènement des fintech est par ailleurs un autre facteur à impact considérable sur la nécessité de cette évolution. Divers acteurs incontournables du secteur cherchent constamment à construire, à collaborer ou à acheter des fintech. Cela leur permet d’embrasser une audience plus en phase avec les nouvelles technologies. Ils augmentent aussi la valeur de leur propre services grâce à l’intervention d’outils d’analyses plus avancés, particulièrement ceux liés à l’intelligence artificielle.

 

Gestion de patrimoine : qu’est-ce qui ralentit la transition ?

Une fois ce besoin de transition identifié, reste à savoir désormais pourquoi les gestionnaires de patrimoine arrivent difficilement à l'aborder. Selon un rapport de  KPMG International, peu d’opérateurs parviennent à transformer concrètement cette vision stratégique en un avantage décisif et durable. La plupart ont même du mal à bien comprendre les conséquences de la digitalisation. Les opérateurs les plus innovants ont bien souvent eu recours au soutien de fintechs ou de partenaires d’autres secteurs.

Les gestionnaires font face à plusieurs dilemmes. Il s’agit tout d’abord de bien équilibrer les attentes concernant les perspectives de croissance et la gestion de risques. C'est particulièrement important concernant la réglementation. Générer le maximum de profit toute en s’accordant sur les structures inflexibles des lois en vigueur ne se fait pas à l'allure d'une startup.

La clientèle connaît également des mutations régulières concernant sa démographie. Il est donc difficile pour une société de gestion d’élaborer une stratégie au long terme. Il est également compliqué d’inclure un processus d’innovation quand on doit déjà préparer un budget et finaliser l’allocation des ressources pour une certaine durée (habituellement cinq ans).

Il y a finalement le facteur culturel et la propension du gestionnaire à accomoder le changement. Il n’est pas rare qu’un responsable s’adapte difficilement à un environnement qui évolue rapidement. En outre, réorganiser les structures d’une entreprise n’est pas une mince affaire et nécessite du temps.   

 

La gestion de patrimoine à l’ère numérique : comment progresser ?

Commençons d’abord par clarifier et accélérer les procédures de transition. Les responsables reconnaissent que les techniques traditionnelles de développement ne sont plus adaptées. Il doit donc y avoir un mouvement vers des modèles plus flexibles. Attention, car cela ne veut pas pour autant dire qu’il faut foncer tête baissée, sans aucun plan d’action.

Il est important d’établir une structure d’entreprise qui réponde parfaitement aux attentes du domaine, tout en laissant de la place à l’innovation technologique. Cette pensée doit s’étendre à travers tous les différents segments de l’organisation. Il vous suffira ensuite de vous concentrer sur le parcours du client et d'étudier comment vous pouvez améliorer son expérience à l’avenir.

La clé pour attirer une plus grande variété de clientèle reste néanmoins un bon amalgame entre l'usage des outils numériques et l’expertise humaine. Il est important de développer une relation de confiance et le contacte humain reste essentiel pour cela. C'est d’autant plus capital si vous souhaitez attirer les ‘Millenials’.

Réussir cette transition requiert cependant un bon niveau d’investissement. Outre le fait de d'améliorer ses compétences fintech, l’entreprise doit aussi aménager un budget pour remplacer les anciennes structures par de nouvelles, plus flexibles et révisables.

Pour faire simple, la transition numérique est compliquée car elle est aussi bien culturelle qu’infrastructurelle. La meilleure solution sera d’accueillir les bonnes personnes pour ce projet. Avoir les bonnes équipes avec les compétences requises facilitera exponentiellement l’opération. Il faudra aussi cultiver cette culture d’innovation. Offrir, par exemple, une formation sur les dernières tendances technologiques est un bon moyen d’y parvenir. 
 

Article publié le 29 Juillet 2022

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