L'impact du COVID-19 sur les marchés financiers
FINANCIER | 4 min. de lectureNous assistons actuellement à une correction sur les marchés financiers sans précédent, tant par son ampleur que par sa rapidité. Dans ce contexte anxiogène, il nous semble important de savoir s’extraire de l’agitation ambiante et de prendre de la hauteur pour analyser la situation.
ANALYSE MACRO ÉCONOMIQUE
La situation que nous connaissons aujourd’hui est sans précédent. Plus de 4,5 milliards de personnes sont aujourd’hui confinées - soit la moitié de la population mondiale - 185 pays sont touchés, avec 2,6 millions de personnes ayant contracté le Covid-19 et plus de 183 000 décès.
Devant la gravité de ces chiffres qui évoluent quotidiennement, les gouvernements et banques centrales ont été réactifs dans leur décision de soutien de l’économie, et continueront à la soutenir « quoiqu’il en coûte ». Les mesures fiscales prises sont massives et représentent près du double de celles de 2008.
Dans ce contexte de forte contraction de l’activité, ces mesures auront pour but de limiter les pertes de revenu des ménages, de garantir les crédits aux entreprises et de gérer le paiement des charges et impôts. Les gouvernements s’assurent qu’il n’y ait pas de crise de liquidités.
En France
On annonce une baisse d’au moins 8% du PIB et le Gouvernement appelle les entreprises à réduire leurs dividendes. Plusieurs sociétés ont d’ailleurs déjà annoncé renoncer à verser des dividendes cette année. Concernant les chiffres du chômage, le dispositif mis en place de chômage partiel devrait permettre de limiter la hausse du nombre de chômeurs. Le taux d’épargne des ménages va augmenter en raison de la baisse importante de la consommation.
En Europe
Après des difficultés à s’entendre, les ministres des Finances de la zone Euro ont fini par trouver un premier accord de 500 milliards d’euros.
Aux Etats-Unis
La situation se dégrade rapidement avec plus de 22 millions de nouveaux chômeurs, soit un taux de chômage qui devrait passer de 3 à 15%. La FED (Banque Centrale Américaine) adopté des mesures de 2 300 milliards de dollars de prêts à des entreprises et des collectivités locales. L’évolution de la situation de ce pays sera déterminante.
En Chine
Avec le signe encourageant d’une reprise de l’activité progressive, ce pays peut être un bon indicateur avancé pour la suite. On peut toutefois se poser la question de la transparence des informations communiquées par la Chine, et il faudra surveiller une éventuelle deuxième vague de contamination.
Nous nous trouvons dans une situation différente de 2008. La crise actuelle est plus courte et plus marquée, mais avec des banques plus solides, des institutions très réactives et faisant des annonces d’injections massives de liquidités pour soutenir l’économie.
Le début de stabilisation du nombre de décès en Europe, ainsi que le déconfinement et la reprise de l’activité en Chine sont des signes encourageants. Il est primordial de bien gérer le déconfinement qui sera un facteur important de cette sortie de crise.
LES MARCHÉS FINANCIERS
La baisse des marchés que nous constatons est inédite tant par sa rapidité que par son ampleur, avec des performances de -26,20% pour le CAC40, -24,30% pour l’EuroStoxx50 et -16,50% pour le MSCI World depuis le début de l’année.
Personne n’avait pu prévoir l’impact de cette épidémie sur l’économie mondiale et il est encore difficile aujourd’hui d’anticiper toutes les conséquences qu’aura cette crise.
Les marchés financiers, qui anticipent l’impact économique et qui ont le soutien des Banques Centrales et des Gouvernements, ont déjà intégré une partie importante des nouvelles dans leur valorisation et devraient se sortir en premier de la crise.
Le développement de l’épidémie est arrivé après le début de la crise financière et se trouve dans un cycle moins avancé. Quant à l’impact sur l’économie, nous n’en sommes qu’au début. Toutefois, cet impact est déjà largement anticipé par les marchés.
La perception de la crise est déjà très avancée pour les marchés financiers, qui en intègrent la gravité. Le niveau de stress et l’incertitude quant à cette épidémie expliquent la baisse des marchés actions. Les marchés devraient rester volatiles avec des disparités sectorielles.
Concernant la construction de portefeuille, plusieurs points restent essentiels. La diversification et l’horizon d’investissement en font partie. La diversification (géographique, sectorielle, …) permet de répartir les risques en cas de fluctuation des marchés boursiers, chaque classe d’actifs se comportant de manière différente les unes des autres. Pour l’horizon d’investissement, la durée pour une allocation dynamique par exemple est de 3 à 5 ans minimum.
NOS RECOMMANDATIONS
La correction que nous connaissons est importante, mais la capacité de rebond est bien réelle, et elle saura profiter à ceux qui n’auront pas cédé à la panique. En effet, ces situations d’incertitude peuvent engendrer des comportements irrationnels où les émotions prennent le dessus et empêchent un raisonnement objectif. Vous pouvez alors vous retrouver à investir lorsque les cours sont au plus haut et à vendre alors que les cours sont au plus bas.
Il faut donc être patient et ne pas sortir une fois le plus gros de la crise déjà intégré dans les cours.
Beaucoup d’incertitudes persistent sur l’impact et la durée de cette épidémie. Les marchés devraient rester sous tension et être volatiles tant que le pic d’épidémie n’aura pas été atteint. Mais les mesures mises en place devraient avoir un impact positif sur les marchés dans les semaines / mois à venir.
Les fonds qui composent vos allocations restent pertinents et offrent une capacité de rebond qu’il ne faut pas négliger. La période actuelle va permettre aux « bons » gérants de se démarquer, car ils auront su tirer parti de ces mouvements de marché dans leurs fonds.
Les versements programmés conservent, d’autant plus aujourd’hui, leur intérêt. En effet, ils permettent de lisser les points d’entrée et donc d’amortir les fluctuations de marchés.
Nous sommes à vos côtés - encore plus aujourd’hui - pour vous accompagner durant cette période. Votre conseiller habituel reste à votre disposition pour toute information complémentaire.
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