Que faire de son argent en cas de guerre ou de crise ? Les stratégies pour protéger votre patrimoine en période d’instabilité

FINANCIER | 6 min. de lecture

L’Histoire nous l’a montré à maintes reprises : les périodes de guerre ou de crise financière majeure bouleversent profondément l’économie mondiale, mais aussi le quotidien des citoyens. Face à ces bouleversements, notre épargne, nos investissements et nos revenus peuvent être mis à rude épreuve. Dès lors, une question fondamentale se pose : que faire de son argent en cas de guerre ?

Dans cet article complet, nous vous guidons pour anticiper les crisesprotéger intelligemment votre patrimoine et identifier les placements les plus résilients face à l’incertitude.

 

Pourquoi une guerre ou une crise menace-t-elle votre argent ?

Lorsqu’un conflit éclate ou qu’une crise bancaire s’installe, les conséquences financières peuvent être brutales : panique sur les marchés, restrictions bancaires, effondrement de la monnaie nationale, inflation galopante… Ces phénomènes peuvent anéantir des années d’épargne en quelques semaines.

Parmi les menaces les plus fréquentes :

  • Blocage des retraits bancaires

  • Dépréciation de la monnaie locale

  • Hyperinflation

  • Chute des marchés financiers

  • Hausse des impôts ou création de taxes exceptionnelles

  • Nationalisation ou saisie d’actifs par l’État

Face à ces risques, l’anticipation est votre meilleure alliée.

 

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Faut-il retirer son argent des banques en cas de guerre ?

C’est une question que beaucoup se posent à juste titre. Lorsqu’un conflit armé éclate ou qu’une crise bancaire s’intensifie, la tentation est grande de retirer massivement son argent pour le mettre à l’abri. Pourtant, cette démarche n’est pas sans risque.

Certes, conserver une part de liquidité à domicile est conseillé, mais retirer l’intégralité de vos fonds peut s’avérer contre-productif. En cas de panique généralisée, les banques limitent ou interdisent les retraits. Vous pourriez alors :

  • Faire face à des files d’attente interminables devant les distributeurs automatiques.

  • Être confronté à des plafonds de retrait dérisoires.

  • Ne pas pouvoir accéder du tout à votre argent, si les banques ferment (comme au Liban en 2022).

De plus, le stockage massif de liquidités chez soi présente des risques évidents : vol, perte, incendie… Il est donc préférable d’adopter une stratégie équilibrée et réfléchie, plutôt que d’agir dans la précipitation.

 

Anticiper la crise : les réflexes à adopter

Le meilleur moyen de protéger son argent face à une crise ou une guerre est d’agir en amont, lorsque tout semble encore “normal”. Cela permet de préparer le terrain et de répartir intelligemment ses actifs.

Voici les grands principes à suivre :

1. Ne laissez pas tout votre argent sur un compte courant ou un livret bancaire.

Ces supports sont pratiques, mais en cas de crise, ils peuvent être gelés ou ponctionnés. Il est recommandé de conserver uniquement ce qui est nécessaire pour les dépenses courantes.

2. Diversifiez vos avoirs dans plusieurs banques.

En France, les dépôts bancaires sont garantis à hauteur de 100 000 € par établissement et par personne. Si vous disposez d’une épargne plus conséquente, répartissez-la dans plusieurs établissements afin de bénéficier de cette garantie sur plusieurs comptes.

3. Conservez une réserve de cash à domicile.

Une somme équivalente à 1 à 3 mois de dépenses courantes peut être stockée chez vous, dans un endroit sûr (coffre-fort, cachette fiable). Cela vous permettra de subvenir à vos besoins en cas de blocage bancaire ou de coupure des réseaux.

4. Ouvrez un compte bancaire dans une juridiction stable.

Les banques suisses, luxembourgeoises ou singapouriennes sont reconnues pour leur solidité. Avoir un compte à l’étranger est tout à fait légal, à condition de le déclarer au fisc français.

5. Convertissez une partie de votre épargne dans des devises fortes.

Le dollar américain, le franc suisse ou le yen japonais sont des monnaies refuge en temps de crise. Cela permet de vous prémunir contre une éventuelle chute de l’euro.

 

Quels sont les placements à privilégier en période de guerre ?

En période de guerre ou de crise majeure, les marchés deviennent volatils, l’inflation s’accélère, et les repères traditionnels volent en éclat. Pourtant, il existe des classes d’actifs historiquement reconnues pour leur résilience en temps de conflit. Privilégier ces placements permet de préserver son pouvoir d’achat, de protéger son capital, voire de profiter d’opportunités rares sur les marchés.

Voici les placements les plus pertinents à considérer :

L’or physique

Valeur refuge par excellence, l’or traverse les crises et conserve sa valeur depuis des millénaires. Contrairement aux titres financiers, il n’est lié à aucun système bancaire ou gouvernemental. Il est conseillé d’acquérir de l’or sous forme de pièces ou de lingots certifiés, facilement échangeables et transportables. L’or peut être stocké chez soi (dans un coffre sécurisé) ou dans des coffres externalisés en France ou à l’étranger.

L’immobilier en zone stable

En temps de guerre, l’emplacement géographique devient une donnée cruciale. Il est préférable d’éviter les grandes métropoles très exposées, au profit de zones rurales ou périurbaines stables. L’immobilier locatif résidentiel reste l’un des actifs les plus résilients à long terme, notamment s’il génère des revenus réguliers.

Les terres agricoles et les forêts

Investir dans la terre, c’est investir dans un actif tangible, non délocalisable et productif. Les terres agricoles peuvent être cultivées, louées ou revendues. Les forêts, quant à elles, bénéficient d’un cadre fiscal avantageux en France, tout en représentant un placement durable, à l’abri de l’inflation et de la volatilité boursière.

Les obligations d’État des pays stables

En cas de crise localisée, les obligations émises par des États considérés comme stables (Allemagne, Suisse, États-Unis, pays nordiques) peuvent constituer un refuge pour les capitaux. Leur rendement est faible, mais elles offrent une certaine sécurité du capital, notamment à court terme.

Les secteurs défensifs en Bourse

Même en période de guerre, certaines entreprises continuent de croître, notamment celles des secteurs de la défense, de l’énergie, de la santé ou de l’alimentation. Investir dans des actions de ces secteurs via des fonds sectoriels ou ETFpermet de rester exposé aux marchés tout en limitant la volatilité.

Les placements à éviter

À l’inverse, il est recommandé de limiter son exposition à l’immobilier très urbain, aux actions de croissance très spéculatives, ou aux produits financiers complexes. Ces actifs sont souvent les premiers à chuter lors de tensions géopolitiques sévères et peuvent mettre du temps à se redresser.

 

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L’État peut-il confisquer votre argent ?

La question peut sembler extrême, mais elle est légitime. En cas de guerre ou de dette publique massive, les gouvernements disposent de leviers pour récupérer des fonds :

  • Hausse des impôts ou création de taxes exceptionnelles

  • Emprunts forcés, comme ce fut le cas en France au XXe siècle

  • Nationalisation temporaire de certains biens

  • Blocage ou limitation d’accès aux comptes bancaires

Même si ces mesures sont encadrées légalement, elles peuvent être mises en place très rapidement, souvent sans consultation. La seule parade consiste à diversifier vos actifs, juridictions et supports.

 

Faut-il vendre ses actions en temps de guerre ?

C’est une erreur courante. Face à la panique, beaucoup d’investisseurs liquident leurs portefeuilles. Pourtant, les marchés financiers finissent souvent par se redresser.

D’après une étude du magazine Investirdans 70 % des cas, les marchés ont progressé un an après un conflit ou un attentat majeur. L’histoire montre que les crises offrent aussi des opportunités : acheter lorsque les marchés sont bas permet de réaliser des plus-values à moyen ou long terme.

Conseil : au lieu de vendre dans la panique, réduisez éventuellement votre exposition ou basculez vers des secteurs plus défensifs. Et surtout, investissez progressivement, via des versements programmés sur votre assurance-vie ou votre PER.

 

Diversifier, le maître-mot

Qu’il s’agisse de géographie, de devises, de supports ou de thématiques d’investissement, la diversification est votre meilleure protection. Elle vous permet de limiter l’impact d’une crise localisée et de conserver une partie de vos ressources disponibles, quelles que soient les circonstances.

 

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Comment préparer un pack financier d’urgence en cas de guerre ou de crise ?

En cas de guerre, de crise bancaire ou de catastrophe majeure, l’accès à votre argent peut être restreint, voire impossible. Il est donc essentiel de constituer un pack financier d’urgence, au même titre que l’on prépare un sac de survie. Ce pack vous permettra de faire face aux premiers jours de chaos économique, sans dépendre d’infrastructures potentiellement paralysées.

Voici ce que votre pack financier doit contenir :

1. Des espèces en devises locales et étrangères

Prévoyez une réserve d’argent liquide équivalente à un à trois mois de dépenses courantes, en euros et, si possible, dans une devise forte comme le dollar ou le franc suisse. Cette réserve doit être facilement accessible, mais stockée en toute sécurité à votre domicile, de préférence dans un coffre-fort dissimulé.

2. Des copies papier de vos documents bancaires

Il est important de conserver des copies imprimées de vos relevés de compte récents, des numéros IBAN, des coordonnées de vos conseillers bancaires et, le cas échéant, de vos attestations d’assurance ou de placement.

3. Les originaux de vos documents d’identité et titres de propriété

Votre pack d’urgence doit contenir une copie certifiée de votre carte d’identité ou passeport, ainsi que les titres de propriété de vos biens immobiliers, vos contrats d’assurance-vie, de prévoyance ou de capitalisation. Ces documents sont essentiels pour justifier de vos droits en cas de déplacement, de succession ou de litige.

4. Une liste de contacts financiers et juridiques de confiance

Prévoyez une fiche avec les coordonnées de vos banques, de votre notaire, de votre avocat ou de votre conseiller en gestion de patrimoine, ainsi qu’un proche de confiance informé de vos démarches.

5. Une version numérisée sur clé USB sécurisée

En complément des documents papier, une copie chiffrée sur support numérique (clé USB protégée par mot de passe ou disque dur externe) vous permettra de retrouver vos informations en cas de perte ou de destruction de vos documents physiques.

Ce pack doit être rangé dans un endroit accessible, sécurisé, et connu d’au moins une personne de confiance. Mieux vaut l’avoir sans en avoir besoin, que l’inverse.

 

Dans un monde où l’instabilité géopolitique devient la norme, préparer son patrimoine à résister à une crise ou une guerre est une nécessité, pas une option. En adoptant une vision stratégique, en diversifiant intelligemment vos actifs, et en restant informé et agile, vous vous offrez une résilience financière solide.

Vous avez un doute ? Besoin d’une stratégie patrimoniale sur mesure ? Faites appel à un conseiller en gestion de patrimoine indépendant pour adapter ces recommandations à votre profil.

 

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Article publié le 25 Mars 2025

Eric AZOULAY Démarcheur bancaire et financier - Partenaire indépendant 3 articles rédigés

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